Inversion de la courbe des taux d’intérêts aux USA, un indicateur fiable de récession à long terme

Quand une économie se porte bien, il est usuel que les taux d’intérêts à court terme soient plus faibles que les taux d’intérêts de long terme. Actuellement, aux USA, la courbe des taux est inversée : les taux courts sont plus élevés que les taux longs. Ce n’est pas le signe incontestable de l’arrivée d’une récession, mais statistiquement, selon la FED, l’indicateur le plus fiable de son arrivée. Le délai moyen d’apparition de la récession dans l’économie réelle étant de 22 mois, la date théorique donnant donc janvier 2021.

Publié le  à 0 h 0

Pourquoi une récession à venir ?

Si vous devez prêter de l’argent, et que les taux à court terme sont supérieurs à ceux de long terme, allez-vous prêter votre argent à long terme ? Si tous les prêteurs font de même, comment les entreprises pourront-elles investir sur le long terme de façon certaine, sans avoir à renégocier leur dette au fil des mois ?

Inversion de la courbe des taux aux USA, une alerte

Pour Christopher Dembik, Saxo Bank, le signal le plus préoccupant est l’inversion de la courbe des taux outre-Atlantique. En se basant sur les différentes recherches menées par la FED, l’indicateur le plus pertinent pour prédire une récession est l’écart de taux de rendement entre le 1 an et le 10 ans. Le spread s’est justement inversé la semaine dernière, le 22 mars, avant de remonter légèrement à 0% hier soir. C’est la première fois depuis 2007 qu’un tel phénomène se produit. Fondamentalement, pour les investisseurs, il s’agit d’un signal limpide que le risque de récession devient réel, mais il est certainement encore un peu tôt pour paniquer et se replier sur les valeurs refuge, comme commencent à le faire beaucoup de clients.

Délai de l’arrivée de la récession après inversion de la courbe des taux : 22 mois

Historiquement, le décalage entre l’inversion de la courbe des taux et l’entrée en récession est en moyenne de 22 mois et il arrive souvent que la courbe des taux revienne en territoire positif avant de rechuter. C’est la direction qui fut suivie en 2006-07.

Comme il est fort probable que l’histoire se répète, il faut se préparer au pire. Les marchés sont dans une phase d’atonie et de complaisance, alimentée par l’interventionnisme des banques centrales, qui ne peut pas éternellement durer. Nous ne sommes pas en capacité de savoir quand l’inévitable va se produire, mais il est certain que l’inversion récente et temporaire (pour l’instant) de la courbe des taux constitue une triple mise en garde : la fin du cycle est bien là , l’entrée en récession est plus proche qu’on ne le croie, et les banques centrales ne seront certainement pas en mesure de l’empêcher.

À lire également