Epargne salariale : trop largement investie en fonds monétaires ?

L’épargne salariale serait trop massivement investie sur les fonds monétaires. C’est du moins le point de vue d’Amundi, gestionnaire d’épargne salariale, publié dans son dernier bilan Patrimoine Salarié.

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Epargne salariale, 43% placés en fonds monétaires, c’est trop ?

L’épargne salariale est composée de deux placements principaux : le [a[PEE]a] et le [a[PERCO]a]. Amundi, vient de réaliser, à partir de ses bases de données clients en France, son 2ème Bilan Patrimoine Salariés, apportant un éclairage sur l’allocation d’actifs effectivement retenue par les salariés.

Les salariés des ETI et des grandes entreprises (GE) détiennent respectivement 48 % et 45 % de leurs avoirs en monétaire au sein de leur allocation d’actifs dans leur Plan d’Epargne Entreprise (PEE). Malgré un horizon plus lointain pour leur [a[retraite]a] (horizon long terme évalué en moyenne à 19 ans si on prend l’hypothèse d’un départ en retraite à 65 ans), ces derniers détiennent encore respectivement 43 % (ETI) et 37 % (GE) de leurs avoirs en monétaire au sein de leur PERCO. Notons que plus d’1/3 des avoirs en monétaire sont des avoirs disponibles (épargne non bloquée).

Une allocation d’actifs contradictoire avec l’horizon de placement selon Amundi

L’analyse fait ressortir que les salariés choisissent des supports d’investissement moins risqués dans les PERCO que dans les PEE, alors même que leur horizon de placement est, par définition, généralement plus long. En effet, le niveau de risque moyen (sur une échelle de 1 à 7, 7 représentant un niveau de risque le plus élevé) ou SRRI5 des fonds sélectionnés par les salariés d’ETI ressort à 2,3 et à 2,7 pour ceux des GE au sein de leur PERCO (sur le PEE, le niveau de risque constaté moyen est de 2,7 pour les salariés d’ETI et de 2,9 pour ceux des GE).

 Un plan d’épargne retraite misant sur un fonds monétaire est illogique, certes.

Ce comportement d’investissement averse au risque est encore plus marqué chez les plus jeunes (niveau de risque de 1,9 pour les salariés d’ETI de moins de 30 ans), en contradiction avec les anticipations intuitives et les résultats d’enquêtes d’intention.

Malgré des rendements au plus bas, l’analyse révèle que les salariés bénéficiant d’un plan d’épargne salariale investissent toujours massivement dans des fonds monétaires. Pour améliorer cette situation, la formation et la communication apparaissent incontournables : les salariés doivent s’approprier tant les dispositifs d’épargne salariale que les principes de gestion pour investir en connaissance de cause et optimiser leur épargne.

Préserver les abondements versés des entreprises semble pourtant logique

Si l’étude Amundi met en cause la connaissance financière des épargnants, investissant massivement sur les fonds monétaires alors que les taux d’intérêts sont au plus bas, ce bilan ne tient pas compte du fonctionnement de base des placements d’épargne salariale. L’abondement, la somme complémentaire versée par l’entreprise, est le principal élément incitant les salariés à verser sur ces placements. Or, la logique veut que ces abondements, des plus-values directes en quelque sorte, soient protégées des mouvements erratiques des marchés financiers. Rien de mieux pour les protéger que de les placer sur les fonds monétaires. L’abondement employeur peut varier de 0% à 300% du montant versé par le salarié, sous respect des plafonds annuels de versements.

Source du bilan Patrimoine Salarié : Amundi Epargne Salariale et Retraite (ESR) a analysé les données au 31 juillet 2014, d’une part, d’un panel de 168 grandes entreprises (GE), soit 790 000 porteurs, et d’autre part d’un panel de 628 ETI3, soit 286 000 porteurs. Ces deux benchmarks couvrent environ 6% de la population salariée du secteur privé.

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